L'EGLISE SAINT LAURENT

1er conférence de l'Eglise Saint Laurent Février 2013

Une petite église dédiée à St-Laurent se tenait déjà sur la colline qui domine l’Oise quand, un peu avant l’an mil, Hugues Capet confia la garde du château fortifié à Yves l’ancien, son cousin, fondateur de la dynastie des comtes de Beaumont. Si petite soit-elle cette église était un des dix doyennés de l’évêché de Beauvais qui dépendait lui-même du diocèse de Reims. La démographie grandissante de Beaumont-sur-Oise à partir de ce moment va nécessiter la reconstruction d’une église plus vaste dès le milieu du XIIe siècle. Le rôle des moines de St-Martin-des-Champs, connus comme des moines bâtisseurs a été probablement déterminant pour attirer sur le chantier de l’église des architectes et des sculpteurs de talent.

Le plan ci-dessus, celui de l’église du XIIe et XIIIe siècle, affiche en noir les murs de la primitive église sur lesquels se sont appuyés les architectes pour reconstruire le bâtiment tel qu’on le voit encore aujourd’hui. Le chevet et le chœur, bâtis en même temps que commençait l’élévation de N-D de Paris, datent approximativement du troisième quart du XIIe siècle. L’église bâtie sur un plan basilical, avec un chevet saillant sur le cimetière qui entoure l’église, un chœur qui se prolonge par une nef flanquée de part et d’autre de deux collatéraux donne à l’édifice une longueur de 37,10m pour une largeur de 21,20m. La sacristie et la tour-clocher figurant sur le plan sont des constructions ultérieures. Les travées de la nef supportent un étage dans lequel se trouve le triforium constitué au-dessus de chaque travée de trois baies identiques dont les chapiteaux reposent sur des colonnes jumelles.

Les bâtisseurs du Moyen-âge avaient couvert l’église d’une voûte en bois en forme de carène de bateau renversé dont la hauteur atteignait presque le faîte du toit. Au XVIIIe siècle, grâce à la générosité d’un notable beaumontois, M. d’Aubigny, on posa une voûte en torchis qui rabaissait le plafond à 10 mètres de hauteur mais dissimulait presque complètement le triforium. Les importants travaux de restauration de la fin du XIXe siècle conduisirent à la suppression de la voûte en torchis et la déposition de la charpente vieille de six cents ans. A l’initiative de l’architecte beaumontois Louis Vernier, une voûte en carreaux de plâtre vint remplacer la voûte provisoire posée par l’architecte M. Millet quelques années plus tôt. Elle remettait en valeur le triforium mais ne pouvant faire reposer la tombée d’ogives sur les chapiteaux du XIIIe siècle sans augmenter l’édifice d’un étage, il fit en sorte que les chapiteaux sur lesquels retombent désormais les ogives hautes arrivent à la hauteur de ceux du triforium. L’édifice garde encore aujourd’hui cette élégante voûte qui met la nef à 13 mètres du sol. Ces travaux entrepris sans l’accord préalable du ministère des Beaux-Arts amenèrent la radiation de l’église de la liste des Monuments historiques sur laquelle elle se trouvait inscrite depuis le 9 juin 1843. Ce qui fait l’originalité et la richesse de l’église St-Laurent de Beaumont -sur-Oise ce sont ses chapiteaux.